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Ma Douce et Tumultueuse
15 août 2015

Je n'ai pas l'esprit commercial... la suite.

Je ne vais tout de même pas laisser s'écouler 3 jours avant d'écrire la suite de mon aventure chez MANIOK ! Ah… ça fait 3 jours déjà?

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Non mais plus sérieusement :  

J'en étais à mes 2 semaines de répit où j'avais pu profiter pour me renseigner sur les différents logiciels existants dans les agences d'emplois afin de savoir comment ça marche et qu'est-ce qui pourrait bien intéresser mon agence.

Ainsi, je retournais dans mon entreprise revigorée et avec, bien évidemment, l'espoir que les choses aient évoluées au niveau des clients et que Mr Pastèque nous ai dégoté de belles missions à proposer à nos nombreux candidats qui s'agglutinent dans notre CVthèque de fortune.

J'étais déjà heureuse de l'arrivée d'une nouvelle consultante que j'appellerai ici Fleur et qui avait pris son poste une semaine avant mon retour. Elle avait le même âge que moi mais avait déjà une expérience significative dans le domaine.

Durant mon absence, elle s'était chargé du standard et effectuais à peu près les même tâches que moi, à quelques exceptions près car elle devait aussi téléphoner à divers employeurs pour faire des contrôles de références et en profiter pour dénicher des commande de candidats.

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La reprise fût plutôt mouvementée pour moi parce qu'il fallait que je me remette dans le bain et vite. À peine le temps de me remémorer la procédure d'appel candidat et d'entretien que Mr Pastèque nous demandait déjà d'enchainer les appels. Il voulait qu'on fasse 40 appels dans la matinée.

Je crois que ce jour, j'ai perçu dans le regard de ma nouvelle collègue la misère qu'elle avait dû endurer quand je n'étais pas là. Je crois aussi que ma plus grande motivation à partir de là était de savoir que je n'étais plus seule dans ce calvaire...

Heureusement, Mr Pastèque devait s'absenter dans l'après midi avec Oui-Oui pour rencontrer des clients potentiels. 

C'est bête, mais j'aurais aimé que notre cher directeur puisse constater à quel point nous étions plus efficaces quand il n'était pas là. Tout était plus fluide, nous étions plus à l’aise, plus de bafouillages et de regard de 2,5 tonnes posé sur nous lorsqu'on s'adressait à nos interlocuteurs !

Sans mentir, il arrivait même parfois que je prie intérieurement qu'un candidat ne réponde pas à mon appel pour ne pas avoir à parler devant Mr Pastèque. C’était grave à ce point là…

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Nous travaillions sérieusement et c'était tellement plus relaxant sans lui... Hélas l'après-midi lui est passé si vite !

Dès le claquement de la porte d'entrée de l'agence, nous serrions déjà nos gorges et nous préparions à l'entrée en scène de notre bourreau. Je ne dramatise pas, c'est réellement comme cela que nous le vivions. L'ambiance était plombée et la pièce redevenait subitement sinistre et inconfortable. 

Il avait cette manie de prendre un air supérieur avec quelque fois un léger sourire en coin et une lueur dans les yeux en demandant : "Alors tu as fais combien d'appels?"

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C'était tellement crispant!

On avait toutes les deux le réflexe de rajouter 2 ou 3 appels à notre score histoire d'embellir un peu le total mais de toutes les manières ce n'était jamais assez... 

J'ai pu constater à ma grande surprise que Mr Pastèque prenait de plus en plus d'aise et s'adressait aussi mal à Fleur qu'à moi lorsqu’il se mettait en colère. J'ai alors compris que le problème n'était pas moi et mon caractère de "bornée" car même Fleur avait droit à des réprimandes sur ses agissements alors que ça ne faisait qu'une semaine qu'elle était là...!

Le pire, c'était que face à tous ça, nous n'avions pas l'impression qu'il se bougeait le cul plus que ça... Il prétendait passer plus d'appels que nous alors qu'il passait son temps sur son téléphone à faire je ne sais quoi et devait certainement ne passer qu'un appel toute les une heure. Nous devions avoir à ce moment que 3 postes à proposer dont 2 décrochés par Fleur.

De mon côté, mes entretiens se déroulaient de plus en plus mal. J'avais beau essayer de bien faire, mais plus le temps passait et plus mon discours était plat et moins je développais mes compétences. Pour cause, je travaillais sans cesse sous la pression et la crainte de ne pas satisfaire les attentes de mon supérieur. Je n'osais même plus poser de questions car elles étaient souvent trop bêtes à mon goût et préférais chercher sur Google plutôt que de les lui adresser.

J'ai su aussi plus tard que selon mon supérieur, je me posais trop de question et ne faisais pas assez confiance. Devais-je à ce moment m'excuser d'être une apprentie de 22 ans sans expérience ? Pourtant il y peu de temps avant ça, le même étourdi (pour rester polie) me suggérait de ne pas hésiter à poser des questions quand j'avais besoin d'éclaircissement. Autant dire que j'avançais un peu dans le noir depuis plusieurs jours.

Normal qu'au bout d'un moment je ne sache plus sur quel pied danser avec eux...

J'ai commencé à me démotiver totalement quand Fleur et moi commencions à broyer du noir ensemble tous les jours chaque fois que Mr Pastèque s'éloignait. Nous travaillions uniquement parce qu'il demandait de le faire, je ne pensais même plus à ma formation et j'avoue que je commençais à chercher un nouvel employeur pour mon contrat.

 J'arrivais cependant tant bien que mal à le satisfaire quelques rares fois mais ce n'était pas suffisant pour me « re-booster ». Plus rien n'était intéressant dans ce que je faisais et le meilleur moment de la journée étais la pause déjeuner.

Je n'avais même pas le temps de prendre de pause dans la journée alors que Fleur et Mr Pastèque sortait régulièrement fumer. J'en profitais pour classer les documents que je n'avais pas eu le temps de classer et préparais les prochains appels. Si ce n’est pas malheureux ça !

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Mr Oui Oui m'avait annoncé au début de la semaine qu'une consultante de MANIOK Paris viendrait nous apporter à Fleur et à moi des méthodes de travail et m'aiderait aussi à mieux gérer le standard et la CVthèque. Je m'en foutais royalement surtout quand j'ai constaté, à l'arrivée de cette charmante demoiselle un jeudi après-midi, que tous cela n'était qu'une vaste mascarade. 

Elle était tellement plus avenante avec Fleur, elle lui expliquait de façon détaillée comment procéder avec les clients et comment classer les dossiers etc. Mais quand fût venu mon tour, elle était lamentablement vague... Elle m'a montré deux ou trois petit trucs vite faits et elle est retournée au bureau d'en face et ce durant tout le reste de la journée. J'ai compris qu'on me prenait vraiment pour une débile ! 

Le soir venu, il était prévu que nous allions tous ensemble dîner mais je n'avais qu'une envie, c’était de rentrer chez moi ! Je n'ai pas sorti un mot de la soirée et je me rappelle que Mr Oui Oui et la charmante demoiselle avaient passé un bon moment à raconter un voyage organisé par MANIOK pour les employés je-ne-sais-plus-où dans un hôtel 5 étoiles et tout le tralala... C'était pitoyable comme je n'accrochais pas à leur milieu... Je rêvais de mon lit car j'avais quand même 2 métros et un TER qui me séparaient de lui donc autant dire que leur voyage à Tataouine-Les-Bains, je m'en battait un peu les cacahuètes.

Pas la peine de préciser que j'arrivais le lendemain matin à l'agence avec la tête où vous pensez...

C'était vendredi et j'espérais que cette journée passerait rapidement car la semaine suivante je retournerai de nouveau en cours.

Durant, cette matinée, la demoiselle de Paris était supposé continuer de me "coacher" mais j'ai pu remarquer qu'elle est resté gentiment au bureau d'en face et se contentait d'écouter mes appels ou mes entretiens et de répondre à mes questions. Bref.

***

Parfois, il arrivait que le téléphone du standard se mette un peu à disjoncter et ainsi, ce jour là, alors que je devais transférer un appel important à Mr Oui Oui, celui-ci a échoué je ne sais pour quelles raisons. Cela arrivait assez souvent depuis quelques temps alors que j'ai toujours suivis la procédure habituelle.

Évidemment, Mr Oui Oui n'a pas apprécié et j'ai pu le voir pour la première fois s'énerver et venir me débrancher le téléphone et le brancher au bureau de Fleur. J'étais tellement irritée de voir qu'il me prenait pour une idiote pas capable de transférer un appel ! Quel ne fût pas ma joie plus tard quand il réalisait que le problème se répétait aussi chez ma collègue. Et toc!

***

Cependant je sentais quand même que le comportement de mes supérieurs vis-à-vis de moi avait changé, quelque chose se tramait. Mr Pastèque, Oui Oui et la demoiselle ont déjeuné ensemble et c'est alors qu'en début d'après-midi, cette dernière venait déjà froidement me saluer car elle devait soi-disant retourner sur Paris parce qu'elle avait du boulot ! Je trouvais stupide l'idée qu'ils aient pu croire que je gobais cette excuse. Elle avait simplement avancé son départ, sa séquence d'observation était terminée.  

Mr Pastèque s'est retiré dans le bureau de Oui Oui quelques longues minutes, je savais qu'ils parlaient de moi et je m'en balançais encore et toujours. Au fond de moi je sentais déjà le couperet final mais j'ai continué à faire la naïve quand Mr Pastèque est venu m'annoncer que Mr Oui Oui souhaitait s'entretenir avec moi dans son bureau.

Je m'y suis rendu de ce pas faisant mine de prendre de quoi noter, il ne s'est alors pas gêner pour me lancer que je n'avais pas besoin de prendre de quoi écrire ! Genre je ne le savais pas...

Une fois assise en face de Oui Oui, son air à la fois sérieux et excédé me confirmait mon intuition. Mr pastèque nous avait rejoints (une belle mise en scène).

"Ce que je vais vous annoncer ne vas pas être facile à entendre... Mais nous allons devoir mettre fin à votre période d'essai" Je regrette qu'il n'ai pu voir dans mes yeux qu'il venait de signer ma délivrance... Par respect, j'ai préféré faire une mine désolée.

Ils ont commencé à débattre sur les raisons pour lesquelles ils ne pouvaient pas me garder et il y avait entre autre le fait que je doive m'absenter deux semaines environs par mois.

Je rêvais !!! Ils étaient soit disant d'accord sur tous les termes du contrat d'apprentissage il y a 3 semaines de ça! L'excuse était bidon... Pourquoi ne pas dire carrément que le prix de la main d'œuvre était si éblouissant qu'ils n'ont pas vu le reste? 

Il y avait aussi une raison qui jusqu'à présent me retourne le cerveau car un jour j'aurais posé une question déplacée à Oui Oui. Quelle était cette question?  Je voulais savoir quand avait lieu la paye. Surtout que celui-ci savait très bien que j'étais en pleine démarche de recherche d'appartement et que ma demande était en lien avec cela. Ça va ce ne sont pas vos 700 euros qui vont faire ma fortune! Je m'en fichais de l'argent, je gagnais plus en faisant de la caisse !

Pourriez-vous s'il vous plaît me dire depuis quand et pourquoi demander la date de paye à un supérieur est déplacé? Peut-être suis-je mal informée sur le monde à "chi-chi" de l'entreprise ! 

Ils ont aussi trouvé mal placé de ma part de dire à Mr Pastèque un matin que j'espérais être capable  d’effectuer correctement mes appels car je me rendais ce jour à l'agence avec 39 de fièvre et un nez pris. Celui-ci me dît que j'aurais pu rester chez moi plutôt que de venir me plaindre ce jour là. J'ai retourné la remarque un millions de fois dans ma tête pour voir si j'y voyais une once de plainte. C'était n'importe quoi!

 Il arrivait que le matin avant la prise de poste, nous discutions amicalement Mr Pastèque et moi et ce jour, ma réflexion tenait plus de la confidence que de la plainte. Je me sentais un peu trahie sur ce coup... 

J’étais tellement déçue que je n'ai rien dit jusqu’à la fin de l'entrevue, même pas eu envie de donner mon point de vue sur le fait que je n'ai pas eu l'impression qu'ils aient joué leur rôle de tuteur pour ma formation qui était initialement Assistant de Recrutement et non pas Standardiste préposée au Sourcing.

Aujourd'hui j'ai encore la haine car je réalise que Mr Pastèque et Mr Oui Oui par dessus tout, n'en avaient rien à secouer de mon apprentissage, ils désiraient simplement une "petite-main-à-tout-faire-et-pas-cher" qui puisse faire tout et tout de suite ! C'était pratiquement le parfait compromis. L'erreur flagrante qu'ils ont fait sur ma paie à la fin du mois prouve qu'ils pensaient vraiment avoir une employée à tous faire pour un salaire minable. Tous "bénèf" devait-il se dire à la lecture du contrat le petit Oui Oui.

Et l'autre qui me dit que je peux prendre mon temps pour ranger mes affaires avant de m'en aller ! Mais ça ne va pas non? Je n'avais qu'une envie, c'était de quitter leurs foutus locaux au plus vite. J'ai mis 10 minutes à tous casser, oubliant presque de saluer Fleur à qui Oui Oui avait accordé une pause pour m'accompagner.

Mr Pastèque s'était bien sur empressé entre 2 entretiens de venir me serrer la main alors que je rangeais encore mon bureau. " On ne se reverra pas, donc je vous salue déjà" J'avais l'impression qu'il savourait... Il avait cet air fourbe et je me rappelle avoir dit à cet instant: "je vous souhaite une bonne continuation" avec toute l'hypocrisie du monde car j'espérais de toutes mes forces qu'il voit aussi dans mes yeux que je m'en contre fichais et que j'avais hâte de quitter les lieux.

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J'avais des larmes de rages qui remontaient, toute cette pression qui ne demandait qu'à être évacuée et je me forçais de ne pas les laisser sortir avant de quitter l'agence. 

Fleur n'en revenait pas non plus, elle était surprise et découragée d'un coup et me confiait déjà qu'elle ne tiendrait pas longtemps après mon départ si ça continuais comme ça avec Mr Pastèque.

Et ça ne manquât pas car une semaine et demi après mon départ, elle m'appelait presqu'en larmes : "Tu es la seule qui peux comprendre!" La pauvre n'en pouvait plus, Pastèque venait de lui faire une scène parce qu'elle avait raté son premier rendez-vous avec un client. Le lendemain elle annonçait qu'elle démissionnait. Et re-toc ! 

Je savourais à mon tour en pensant à la m**** dans laquelle devaient ce retrouver les deux malins, seuls à l'agence avec la tonnes de travail et les missions, décrochées majoritairement par Fleur, qui attendaient encore le candidat idéal. C'était délectable ! 

Même mon centre de formation n'en revenait pas que j'ai pu avoir à faire à une entreprise aussi lamentable. Malgré l'appel de Oui Oui à ma responsable, elle n'était pas dupe et avait aussi vu le petit manège.

J'ai prétendu à celle-ci que je reviendrais l'année prochaine. Mais en réalité, je n'en voulais plus de cette formation et encore moins du métier, car du peu que j'en avais vu, je savais que ce n'était pas fait pour moi. 

Je pensais vraiment qu'à travers cette profession, on pouvait jouir de la satisfaction d'offrir à des personnes nécessiteuses un emploi mais j'ai bien vu qu'en réalité il ne s'agit que d'une transaction et que dans ce métier on ne doit garder en tête que le chiffre, l'argent, le coût du candidat et ce qu'il rapporte à l'agence et ces personnes, elles, ne sont que des marchandises.

Et c'est cet aspect commercial que je déteste.

Je déteste aussi les manières et le tralala du monde de l'entreprise, sa hiérarchie et ses simagrées. C'est bon là! Limite on doit faire la révérence quand on s'adresse à son supérieur et parler le français soutenu. Et Oui Oui qui se vantait de son parcours héroïque dans une grande boîte nationale...  C'est pas mon délire ça mec ! Je veux rester auprès des autres pas m'élever au dessus en faisant croire que je chie des pépites d'or. (Je m'emporte quand je repense à sa gu****)

J'aurais du « tilter » dès le début quand il disait qu'il fallait aimer l'argent pour être un bon consultant à MANIOK. Mais j'avais des pétales vifs dans les yeux.

Euh ouais c'est bien joli tout ça mais "Bye Bye"! 

Je ne souhaite pas faire partie de cette bande de partisans cupides... Je ne suis pas commerciale et je ne le serais jamais!

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TCHUSSSS

 

 

 

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Commentaires
T
Je viens de lire toute votre histoire, et bien vous en avez eu du courage, bravo! Moi j'ai horreur de me faire humilier alors j'aurais pas supporté à votre place, surtout que je suis un peu timide... J'ai la chance de travailler en alternance sur de la gestion de projet dans un secteur non commercial, dans une petite boîte mais les gens n'ont absolument pas cette prétention et ce toupet. J'espère que vous et Fleur êtes plus heureuses maintenant...
Ma Douce et Tumultueuse
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Ma Douce et Tumultueuse
  • Agréable, tranquille, complaisante, bonne, confortable... mais toute aussi agitée, trouble, pleine de bruit et de désordre à la fois. Beau contraste? La voici, telle que je la perçois : la Vie. Ma Vie. Pas extraordinaire, juste singulière.
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