Je n'ai pas l'esprit commercial et je ne l'aurai jamais!
Il n'y a pas de monde plus hypocrite que je connaisse que celui du commerce...
Je ne peux pas comprendre comment on peux aimer faire croire à quelqu'un que quelque chose est nécessaire et/ou bon pour lui ou même, pour certains corps de métiers, de vendre des choses fictives, inutiles ou inefficaces dans le but d'en tirer un profit lucratif.
M'enfin chacun ses goûts professionnels me dira t'on !
Si je parle de ça c'est parce que l'année dernière, j'ai eu une mauvaise expérience avec une entreprise de recrutement avec qui je travaillais en contrat d'alternance et j’ai pu confirmer mon avis à ce sujet.
Vous devez vous demander quel rapport avec le commerce ! Et bien moi aussi, je pensais qu'il n'y en aurait pas ou sinon très très très peu... Erreur !
J'ai débuté un contrat d'alternance avec la chambre des commerces de Lyon pour obtenir un niveau bac +2 et le diplôme d'assistante en recrutement.
Après cinq mois de galère pour trouver une entreprise, cette agence de recrutement de profils hautement qualifiés, idéalement située près de la Place Bellecour s'est présentée comme une fleur tout fraîche et pleine de couleurs.
Vous devinerez déjà que cette belle fleur cachait évidemment sous ses pétales colorées une odeur pestilentielle. Bref ça puait!
Ça ne puait pas seulement l'hypocrisie mais la cupidité à plein nez. Tous ce que je déteste!
Déjà que le monde de l'entreprise, sa hiérarchie et tous ces "chichis" me correspondent difficilement...
Sans trop rentrer dans les détails (je dis toujours ça mais bon...!), voilà pourquoi je n'ai pas tenu dans cette agence plus de 3 semaines et même pourquoi elle n'aurait pas pu faire de moi un bon recruteur et encore moins une bonne commerciale (ça personne ne le pourrait de toute façon):
J'ai été reçue en entretien par le directeur commercial dans un très chic local, une pièce joliment décorée avec parquet vernis et quatre bureaux se faisant face. Déjà charmée par les lieux, je me présentais, toute guillerette et contente déjà d'en avoir décroché un par ces temps difficiles.
Mon discours judicieusement agencé a réussi à convaincre ce cher monsieur de m'accepter dans ce cabinet, qui ouvrait tous juste son antenne à Lyon, pour y effectuer mon contrat d'apprentissage. Avec le recul je me dis qu'il n'avait été convaincu de rien du tout...
Il n'avait même pas encore recruté le directeur d'agence. Celui-ci fût engagé deux semaines après moi et je débutais alors mon contrat le même jour que lui. Ce jeune homme de bonne famille devait avoir 5 ou 6 ans de plus que moi et justifiait de quatre années d'expériences dans une entreprise concurrente et était déjà nommé directeur de cette agence que je nommerai MANIOK dorénavant.
Cela aurait dû déjà me mettre la puce à l'oreille mais bon... J'avais des pétales vifs dans les yeux.
Je me rappelle avoir été conviée à un déjeuner avec les directeurs des autres antennes pour faire connaissance car, les agences travaillant en réseau, il était important pour eux qu'on ai une entente cordiale avec ces différents collaborateurs. Normal jusque là.
Nous étions alors quatre à ce déjeuner dans une brasserie prestigieuse du quartier Confluence : Le directeur commercial (gère toute les antennes), le directeur de l'agence située à Paris, un associé de l'entreprise qui dirigeait aussi une des antennes de paris, le nouveau directeur de celle où j'allais être et moi-même.
Ce jour là je constatais déjà que j'intégrais un univers qui me correspondait vraiment pas, j'étais assise à table avec une bande de, pardonnez moi l'expression, "péteux" ! Ces individus tous aussi snobs l'un que l'autre déblatéraient avec un langage qui me ressortait par les yeux. Je pense que j'ai dû émettre seulement 2 phrases entre deux discussions juste pour faire bien vous voyez !
Ce n'était pas de ma nature de vanter ma richesse matérielle car en plus de ne pas en avoir, je ne supporte pas ça. Je n'ai pas apprécié non plus leurs conversations railleuses sur les concurrents et sur les façons limites sadiques de traiter les employés (consultants donc moi prochainement) quand ils ne faisaient pas de chiffre.
Je ressortais de cette entrevue avec un goût légèrement âpre.
Le premier jour chez MANIOK s'est relativement bien déroulé avec le directeur d'agence, que j'appellerai Mr PASTEQUE. J'ai eu droit à une petite formation rapide sur les métiers du bâtiment, le secteur du BTP étant leur principal champs d'action (un univers vraiment pas passionnant), et un briefing sur l'accueil et le standard où je serais affectée pour mes débuts. Jusque là tout allait bien...
On me demandait de me charger de remplir la « CV thèque » personnelle de l'agence ... Pour moi rien d'anormal car étant nouveaux dans le secteur il fallait bien démarrer l'activité. Et le directeur d'agence devait lui se charger de dénicher les clients.
Ça paraissait compliqué pour moi au début mais j'étais tellement déterminée que je croyais fermement que le procédé était juste et faisable.
Je devais alors, avec une petite liste de questions, appeler des candidats "choppés" sur des « cvthèques » en ligne et leur poser des questions sur leur parcours et leurs attentes. Ils s'agissaient pour la plupart d'ingénieurs, de chefs de chantiers, des gens-de-ce-genre de la région Rhône-Alpes et d'ailleurs pour les profils vraiment intéressants. Après leurs avoir fait mon petit "spitch", je devais leur faire CROIRE, oui CROIRE qu'on avait un poste à leurs proposer et qu'il fallait absolument qu'ils viennent s'inscrire dans notre agence et leur filais alors un rendez-vous.
Moi qui n'aime déjà pas mentir... Je me sentais mal d'entendre la satisfaction à l'autre bout du fil de personnes qui souvent cherchaient du travail depuis plusieurs mois voire années! Ou qui étaient déjà embauchés quelque part mais secrètement à la recherche d'un meilleur poste. Plus malhonnête que ça tu meurs.
Je n'aimais pas ce que je faisais. Et je le faisais à longueur de journée... Et pour couronner le tout, le directeur me demandais de compter le nombre d'appels que je passais et me demandait les comptes plusieurs fois par jours. C’était agaçant et ça me poussait à faire vite et pas bien !
L'agencement de la pièce n'arrangeait pas les choses ! Son bureau était juste en face du mien, ce qui fait qu’il ne cessait de scruter mes faits et dire et qu'à la fin de chaque appel il me sermonnait sur ce que je n’avais pas fait de bon. J'hésitais a lui rappeler que je n'avais jamais fait ça de ma vie et qu'il me fallait m'adapter… J'aurais dû!
Et là je suis évasive sur les détails, mais je le faisais car pour moi ce n'étais que la difficulté des débuts de la boîte.
Par la suite une fois qu'on avait placé une petite cinquantaine de rendez-vous avec les candidats, il fallait bien évidemment les recevoir.
Mr Pastèque m'avait fait mener avec lui un premier entretien histoire de me montrer comment faire et un jour plus tard j'étais livrée à moi-même pour recevoir les nombreux candidats de la semaine.
Je devais alors accueillir ces derniers, leur proposer un verre d'eau ou un café, récupérer leurs pièces et diplômes pour les scanner et les recevoir ensuite à mon bureau pour leur poser de nouveau exactement les mêmes questions qu'au téléphone.
Après le petit questionnaire, je devais vanter un poste qui serait susceptible de correspondre au profil, qui le plus souvent n'existait même pas et les congédier en les assurant qu’on les rappellerait pour un second entretien avec le client. Ignoble ! Quand je pense qu'une jeune femme était venu de Montélimar (soit 2h30 de route) un bon matin pour 15 minutes d'entretien... Et qu'un autre s'apprêtait à faire le déplacement depuis Marseille. (Ouf ce n'est pas moi qui l'ai reçu celui-la)
Vous comprendrez alors que j'étais pratiquement gênée de devoir jouer une comédie face à des candidats qui auraient pu être mes grands-parents, vêtus de leurs plus beaux habits, tremblant même parfois en pensant passer l'entretien de la délivrance. J'avais pitié !
Je ne vous dis pas le nombre d’appels que j’ai reçu, de candidats qui étaient venus en rendez-vous et qui attendaient bien évidemment des suites. Infernal! Je devais encore les « babouler »…
Je me rassurais le plus souvent en me disant que ça irait mieux quand Mr Pastèque aurait décrochés plusieurs clients et que j'arrêterais donc de proposer des postes fictifs.
De plus, je n'étais pas vraiment crédible, parce que j'ai côtoyé de nombreuses agences d'emplois en tant qu’intérimaire et là je me retrouvais subitement et pour la première fois de l'autre côté.
Je ne savais pas mener d'entretien, j'avais reçu une piètre formation sur des métiers que j'ai jusqu'à présent du mal à comprendre ou à situer (Genre différencier le conducteur de travaux et le chef de chantier ou BTP et bâtiment, travaux et génie civil etc.) et voici qu'à peine 3 entretiens passés, le directeur ne cessait de me reprendre sur ma façon de faire, s'énervant même sur le fait que je ne saisissais pas tout ce qu'il me demandait de faire. À un tel point, qu'un jour il aurait même laissé échapper que j'étais vraiment "bornée". Pardon?
À partir de ce jour, je lui faisais disons "la gueule" et avais décidé d'effectuer toutes ses demandes sans poser la moindre question comme une machine, je ne réfléchissais plus et me contentais d'exécuter.
J'avais néanmoins perdu 50% de ma motivation. Je n'avais plus l'impression d'être en apprentissage et j'y allais chaque jour à reculons.
Je faisais du lundi au vendredi 8h-17h mais repartais toujours à 18h car je n'arrivais pas à finir tant j'étais surchargée entre les CV à classer ou imprimer et les pièces des candidats à trier. Tout cela je le rappelle, SANS LOGICIEL ! Avec de vulgaires fichiers Word sur lesquels étaient notés en vrac toutes les infos concernant les candidats et que je devait copier sur une clé USB et filer au directeur. Un grand n'importe quoi !
La semaine de cours était arrivée et je l'ai prit comme une halte, des vacances même ! J’étais contente de laisser Mr Pastèque, sa CVthèque et ses entretiens « bidons » pour retrouver mes camarades de formation et les cours milles fois plus intéressants que ce que je faisais en entreprise. Je voyais mes camarades joyeux de raconter les deux semaines qu'ils avaient passés dans leurs entreprises respectives mais pour moi rien n'étais pareil.
D'une part ils m’ont littéralement ri au nez quand je leur ai dit qu'on n'avait pas de logiciel cvthèque (même la formatrice) et d'une autre qu'on me faisait déjà recevoir des candidats alors qu'on n'en était même pas encore là dans les cours.
Je me suis donc armée d'enthousiasme et ai donc fait une liste des logiciels qui pourraient convenir à MANIOK et en ai parlé au directeur. Surtout que l'école nous encourageait à proposer des idées à nos entreprise car cela était bien vu. Mon c** !
J'ai su plus tard que Mr Pastèque et le Directeur commercial (Mr OUI-OUI) n'avait pas du tout apprécié la démarche. Pff
DRIIING !! Je vous sens captivés par mon histoire et comme d'habitude il se fait tard chez moi, très tard et même si je serais ravie de la finir ce soir, je préfère maintenir encore une fois le suspense et terminer tout ça dans le prochain post. En plus ça fait un peu long comme article je trouve ! Si ça se trouve beaucoup on décroché avant la moitié ... "encore en train de se plaindre celle là!"
Bin pour ceux qui lisent encore, je vous donne rendez-vous au prochain article pour la suite et fin de mon expérience chez MANIOK.
TCHUSSSS